Omicron : Pourquoi Ford n’a-t-il pas agi plus tôt?
Bonne année! – ou devrions-nous dire, c’est reparti! À peine trois jours après le début de 2022, les Ontariens ont été accueillis par des images d’un premier ministre Doug Ford au visage blême déclarant que la nouvelle vague de la pandémie ne ressemble «à rien que nous n’ayons déjà vu» et qu’un «tsunami» de cas est sur le point de submerger le système de santé de la province.Avec des centaines de milliers de nouveaux cas quotidiens de COVID-19 possibles dans les semaines à venir, a averti Ford, même un taux d’hospitalisation de 1% signifierait que 1000 à 2000 personnes arriveraient à l’hôpital chaque jour – une situation insoutenable, d’autant plus que le personnel hospitalier tombe lui-même malade et ne peut pas venir au travail. Ford a conclu, «Omicron n’est pas comme les autres variants: il est beaucoup, beaucoup plus transmissible donc les maths ne sont pas de notre côté.»C’est vrai, mais ce n’est pas une nouvelle. Ford a fait le calcul il y a trois semaines, lorsque l’Ontario Science Table a signalé qu’elle avait retracé 30 cas d’Omicron par million d’habitants dès le 10 décembre. C’est 450 cas pour une province de 15 millions d’habitants. À ce moment-là, le monde savait que les cas d’Omicron doublaient tous les deux ou trois jours. Donc, si les niveaux actuels de contacts étaient maintenus, l’Ontario aurait environ 30 000 cas par jour d’ici le 28 décembre.À partir de là, les chiffres peuvent exploser en centaines de milliers par jour – la situation à laquelle la province pourrait être confrontée ce mois-ci, selon Ford. La Table des sciences a même fourni un graphique bien pratique, quoi qu’horrible, aux couleurs de Noël, le rouge et vert, illustrant ce qui se passerait si le gouvernement n’agissait pas immédiatement. La Table a recommandé un «traitement-choc» pour réduire de 50% les contacts entre les Ontariens. Cela aurait réduit le nombre de cas à 5000 par jour, au lieu de ce que c’est actuellement – ce que nous ne savons même pas car la capacité de test de la province a atteint son plafond.Au lieu de cela, le 17 décembre, Ford a annoncé une réduction de capacité de 50% dans une multitude d’entreprises et de sites. Mais cela ne s’appliquait pas aux mariages, funérailles ou autres services religieux. Les ventes d’alcool et de nourriture étaient restreintes, les tables de restaurant limitées à 10 convives et la danse ou le chant interdits, sauf pour les artistes. Quant aux rassemblements intérieurs, ils étaient limités à 10 personnes, et 50 pour les rassemblements extérieurs. Des doses de rappel ont été mises à la disposition d’un plus grand nombre de tranches d’âge, produisant du même coup un véritable scénario à la Hunger Games qui a fait planter le site Web du gouvernement alors que des millions de personnes éprouvaient de la difficulté à prendre rendez-vous.Mais la réduction de capacité de 50% ne s’est pas traduite par une réduction des contacts de 50%. Un vrai traitement-choc aurait été encore plus loin que ce que la province fait actuellement. Cela aurait signifié fermer complètement toutes les entreprises représentant un risque accru de transmissions et dire aux gens de ne pas célébrer la période des Fêtes avec quelqu’un d’autre que les membres immédiats de leur famille.Pourquoi le premier ministre n’a-t-il pas agi avant Noël? La seule réponse, en cette année électorale, est que c’est politique. Au lieu de nuire aux entreprises durant l’une des périodes les plus occupées de l’année, et de s’attirer la colère des anti-confinement, il a choisi de nuire à des millions d’autres personnes. Les patients qui devaient subir des chirurgies non urgentes, telles que des arthroplasties de la hanche, voient celles-ci désormais annulées. Des enfants qui n’iront pas à l’école encore pour une période indéterminée. Des parents qui concilient désormais travail et enseignement en même temps. Les prestataires de soins de santé qui tombent malades en masse alors qu’ils travaillent pour soigner une vague de patients atteints de la COVID. Ainsi de suite.À l’heure actuelle, j’ai perdu le compte du nombre d’amis, de collègues et de connaissances infectés qui ont participé à une simple fête de Noël, ou ont déjeuné avec un parent, ou ont continué leur routine quotidienne comme d’habitude, puis sont tombés malades. Je ne les blâme pas; on leur a dit que c’était sûr de le faire, alors que ce n’était clairement pas le cas. Se souviendront-ils de cela au moment des élections en juin? Les sondages montrent que Ford est toujours en avance, malgré sa flopée de volte-face et de mauvaises décisions. Peut-être que les électeurs s’en moquent; peut-être pensent-ils que n’importe qui d’autre aurait fait autant d’erreurs. Mais ce n’est pas une excuse pour ce que cette province est sur le point de vivre.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post