Le leadership d’Erin O’Toole est terminé

C’est officiel: le chef conservateur Erin O’Toole est un homme fini. Au moment d’écrire ces lignes, trente-cinq députés ont signé une lettre demandant un vote de révision de la direction du caucus, qui pourrait se tenir dès la réunion du caucus de ce mercredi. Selon le Globe and Mail, des sources affirment qu’au moins 63 des 119 membres conservateurs voteront contre O’Toole. Ça c’est si ce dernier n’appuie pas lui-même sur la gâchette, qu’il appelle lui-même un vote, ou qu’il démissionne tout simplement.Après les manifestations de la fin de semaine à Ottawa, on ne peut pas dire que ce soit une surprise. Les députés conservateurs Pierre Poilievre et Leslyn Lewis ont réchauffé la foule tout le week-end, offrant café et sympathie aux manifestants en criant «liberté» jusqu’à ce que leurs cordes vocales lâchent. Ils ont essentiellement lancé leurs campagnes de leadership respectives, plantant si vite des couteaux dans le dos d’O’Toole que c’est un miracle qu’il n’ait pas tout perdu son sang sur le sol.Dimanche, les deux ont même obtenu un appui. Les organisateurs de la manifestation ont déclaré qu’O’Toole devrait démissionner et être remplacé par Poilievre ou Lewis. «S’ils étaient intelligents, ils retireraient Erin dès maintenant. Sur le champ. Sortez-le de là!», a déclaré le porte-parole Benjamin Dichter. «Nous pensons tous que les propos de Pierre résonnent avec la grande majorité des Canadiens dans son opposition à Justin Trudeau.»Tu parles d’un calice empoisonné. Dichter est un ancien candidat conservateur qui a pris la parole en 2019 lors de la première conférence du Parti populaire du Canada où il a déclaré que «l’islam politique pourrit dans notre société comme la syphilis». L’un des autres organisateurs, Patrick King, a dénoncé un complot «pour dépeupler la race anglo-saxonne parce qu’elle contient les éléments dont la lignée de sang est la plus forte» et pense que COVID est «une arme biologique artificielle qui a été lancée pour rendre les gens malades».De nombreuses autres images de cette manifestation sont tout aussi troublantes. Des personnes hissant des drapeaux confédérés, des affiches arborant «Trump 2024» et des drapeaux canadiens ornés de croix gammées. Des récits de manifestants prenant de la nourriture aux sans-abri, des vidéos de manifestants dansant sur la tombe du soldat inconnu et envahissant le Centre Rideau.Il est vrai que ce narratif a obscurci les tristes histoires des personnes qui ont rejoint ce convoi parce qu’elles ont perdu leur entreprise, ou parce que leurs enfants ont manqué des mois d’école, ou parce qu’elles en avaient juste assez et sentaient qu’elles «devaient faire quelque chose». Mais avant de blâmer les médias pour cette représentation «sélective» (j’entends déjà les courriels entrer), permettez-moi de dire ceci.Tout le monde dans cette foule, y compris Poilievre, Lewis et O’Toole, a eu la chance – non, l’obligation – de dénoncer l’intolérance. Pas après que les images aient été publiées sur Twitter, mais immédiatement. Sur place.Si vous vous tenez aux côtés de personnes qui affichent des symboles racistes et que vous ne leur dites pas sur-le-champ de quitter votre manifestation ou de les faire disparaître, vous ne défendez pas la liberté. Vous marchez avec la haine. Si vous vous tenez aux côtés de personnes qui insultent verbalement les employés d’hôtel et infligent un chaos 24 heures sur 24 à une ville entière, vous ne défendez pas la liberté. Vous serez entachés par leur haine et deviendrez complices de leur agenda.En appuyant la manifestation, les conservateurs concluent le même genre de marché faustien que le Parti républicain a conclu avec Angry America et son champion, Donald Trump. Les républicains pensaient pouvoir puiser dans l’anxiété de la classe ouvrière et la canaliser vers les urnes. Trop tard, ils ont réalisé qu’ils avaient puisé dans bien plus, y compris la xénophobie, la misogynie et la suprématie blanche. Et s’ils ne sont pas d’accord avec Trump, ils sont désormais vilipendés et excommuniés.Les conservateurs doivent s’interroger longuement sur eux-mêmes, ce qu’ils représentent, qui mène leur barque et avec qui ils s’associent. Parce que s’ils ne le font pas, ils se réveilleront un jour et ils ne se reconnaîtront pas en se regardant dans le miroir. Mais les Canadiens, eux, oui. Et devinez quoi? Ce sont les libéraux qui seront libres de gouverner le pays pendant les 100 prochaines années.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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The more Tories support the convoy protest, the less appeal they will hold for voters

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Erin O'Toole's leadership is over