La reconstruction de la «grande tente» conservatrice commence avec les nouveaux Canadiens

Au lendemain de la 44e élection fédérale au Canada, le Parti conservateur est à la croisée des chemins. Sous deux dirigeants successifs, Andrew Scheer et Erin O’Toole, il a tenté de reconstruire sa légendaire «grande tente» et a échoué.Cette tente a pris différentes formes au fil des ans. De 1984 à 1993, avec le chef du parti Brian Mulroney au cabinet du premier ministre, il était composé d’un amalgame de nationalistes québécois, de conservateurs rouges de l’Ontario et de faucons fiscaux de l’ouest. De 2006 à 2015, avec Stephen Harper à la barre et au pouvoir, il comprenait un mélange micro-ciblé de familles ontariennes de banlieue et d’ex-urbain, quelques «bleus Québécois» et des restes du Parti réformiste de l’ouest.Dans les deux cas, cependant, la tente n’était pas le seul facteur de succès des conservateurs. D’autres éléments comprenaient la fatigue des gouvernements libéraux précédents et la faiblesse des chefs libéraux. En 1988, les Canadiens se sont ralliés à la grande cause du libre-échange; en 2011, une scission du vote progressiste a permis aux conservateurs de conquérir la zone 905 entourant Toronto. Et dans les deux cas, le parti était dirigé par deux leaders puissants, l’un excellant à cultiver la loyauté du caucus, l’autre un maître tacticien et fin stratège.Il est juste de dire que ni Scheer ni O’Toole ne sont coulés dans l’un ou l’autre de ces moules. Mais la faute des défaites des Tories ne peuvent être déposées uniquement aux pieds du messager; le message aussi est le problème. Comme en 1993, le parti est divisé et peine à se définir. Est-il en faveur de la tarification du carbone ou ne croit-il pas que les changements climatiques sont réels? Va-t-il interdire les armes d’assaut ou les permettre? Est-ce un parti fiscalement prudent ou ouvert aux largesses post-pandémiques?Un parti politique n’est pas un buffet à volonté. Plus il y a de choix, plus ces choix sont susceptibles d’être fades et peu appétissants, car il est impossible de cuisiner tous les plats aussi bien, ni de plaire à tous les types de palais. Le parti a besoin d’une spécialité culinaire, d’un menu reconnaissable et, surtout, d’une atmosphère authentique. Un bistro français qui propose soudainement des sushis à emporter n’est pas ce que veulent les clients – ou les électeurs. Ils ne font pas confiance au chef pour cuisiner ce qu’il ne connaît pas.Ainsi, lorsqu’O’Toole est passé de candidat à la direction de droite à chef de parti centriste, il était voué à l’échec. Les choses ont semblé bien aller pendant un certain temps, mais les électeurs ont compris. O’Toole a fait volte-face sur la question des armes à feu, n’a pas pu expliquer sa politique de taxation du carbone en moins de 1000 mots et a tenté d’être plus nationaliste que les nationalistes québécois. Les électeurs se sont demandé ce que le parti représentait vraiment et qui était vraiment son chef. Et le parti se demande maintenant quoi essayer de plus, après l’échec de sa dernière tentative de réinvention.La réponse réside dans l’avenir du Canada lui-même. À la suite de cette élection, le Canada est une nation divisée, déchirée entre le nouveau et l’ancien, l’Est et l’Ouest, les villes et les campagnes, les riches et les pauvres, la droite et la gauche. Si les conservateurs ne peuvent offrir une voie à suivre pour guérir ces divisions, ils seront consumés par ces mêmes divisions. S’ils réussissent, cependant, ils peuvent créer non pas une «grande et commode tente», mais une grande coalition qui perdurera.Il y a un certain nombre de domaines où le parti se doit de faire mieux. Depuis l’élection, les commentateurs se sont penchés sur bon nombre d’entre eux: la nécessité de faire appel aux jeunes électeurs et aux femmes; la nécessité d’être sans équivoque sur des questions telles que l’avortement et les droits des personnes de même sexe; le besoin de politiques complètes sur les changements climatiques et la réconciliation autochtone; la nécessité de se concentrer sur la prospérité et l’abordabilité; le besoin d’un bilinguisme et d’une meilleure compréhension du Québec.À ce jour, peu d’entre eux se sont penchés sur une question centrale: la démographie. Les femmes canadiennes ont l’un des taux de fécondité de remplacement les plus bas du monde occidental: 1,5 enfant en 2018. (Par comparaison, les femmes américaines en ont 1,7; le Mexique, 2,1). Avec des pénuries de main-d’œuvre encore pires que celles d’avant la pandémie, quelqu’un doit combler le vide si l’économie veut continuer à croître, et ce quelqu’un est constitué d’immigrants et de leurs enfants. Le Canada est un pays non seulement bâti sur l’immigration, mais qui lui est redevable.Pour ceux d’entre nous qui sont des Canadiens de première ou de deuxième génération, l’expérience du Canada est différente de celle des Canadiens dont les familles sont ici depuis des générations. Nous sommes la «troisième solitude», et de plus en plus visible. D’ici 2036, si les tendances actuelles se poursuivent, le Canada sera une nation «aussi brune qu’elle est blanche», avec 30% de ses citoyens nés à l’extérieur du pays, en Asie, en Asie du Sud, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Afrique. La division ne se fait pas sur une base de différence raciale, cependant; il s’agit d’expériences vécues et d’attentes politiques. Bon nombre des expériences politiques de ces néo-Canadiens ne ressembleront guère à celles des Canadiens de naissance, pour la plupart blancs, d’origine européenne. De nombreux nouveaux arrivants n’auront pas vécu sous une démocratie libérale; pour certains, les partis de centre-droit sont plus susceptibles d’être associés à des juntes militaires qu’aux idées d’Edmund Burke.Ajoutez à cela le fait que les «héros» conservateurs d’autrefois comme John A. Macdonald sont maintenant vilipendés alors que les peuples autochtones cherchent à mettre fin aux politiques colonialistes, et il devient évident que le Parti conservateur a plus qu’un problème d’image: il a un problème d’identification. Pour un nouveau Canadien, c’est le Parti libéral qui s’est revendiqué comme «le parti de l’immigration» — ironie quand on considère que le premier chef des conservateurs fédéraux (oui, Macdonald) était un immigrant et que le premier premier ministre ni d’origine anglaise ou française était un Tory (John Diefenbaker, d’origine allemande).Les libéraux, en revanche, ont toujours été dirigés par des membres de l’élite laurentienne. Cependant, grâce à leurs initiatives au fil des ans, dont les politiques de multiculturalisme de Pierre Elliott Trudeau et la Charte des droits, les libéraux bénéficient d’un avantage que n’ont pas les conservateurs: ils ne peuvent être étiquetés comme intolérants. En revanche, les conservateurs sont régulièrement étiquetés de la sorte, dissuadant ainsi les nouveaux Canadiens de potentiellement s’identifier à eux et de soutenir leur cause.Cela n’aide pas non plus que les partis de centre-droit soient également identifiés, non seulement au Canada mais partout dans le monde, à des politiques anti-immigration. Ici, chez nous, ce ne sont pas les conservateurs, mais le Parti populaire du Canada qui revendique ce statut douteux – mais l’étiquette colle quand même aux conservateurs. Les gens ne savent pas que les conservateurs de Harper ont admis plus d’immigrants chaque année au Canada que les libéraux de Jean Chrétien ne l’ont fait; ce dont ils se souviennent, c’est de la proposition d’une ligne de dénonciations sur les «pratiques culturelles barbares» et le fait que Harper se soit traîné les pieds dans le dossier de l’admission des réfugiés syriens.Mais ces problèmes n’étaient pas ceux qui touchaient directement les immigrants. Le grand changement apporté par les conservateurs a été de privilégier l’économie à la compassion, notamment en réduisant l’immigration dans la catégorie de la réunification familiale. Cela a eu un impact personnel, immédiat et négatif sur des millions de nouveaux Canadiens qui ne pouvaient plus voir leur famille élargie se joindre à eux. Sans surprise, cette politique a été renversée par leurs successeurs libéraux.Ironiquement, en même temps que les conservateurs freinaient la réunification familiale, ils cherchaient agressivement à s’approprier les votes des soi-disant «communautés culturelles», notamment dans les banlieues de Vancouver et de Toronto. Cependant, la tristement célèbre stratégie du «curry in a hurry» (ou «curry à la volée») du ministre de l’Immigration de l’époque, Jason Kenney, n’a produit guère plus qu’une indigestion. La leçon à tirer ici est que l’opportunisme ne créer pas de liens. Il doit y avoir plus dans l’offre qu’une vague promesse d’avoir son mot à dire au sein du gouvernement, ou les avantages implicites de se ranger du côté du parti «gagnant».Ce quelque chose rend le conservatisme — la façon de voir le monde, la philosophie, la vision — pertinent pour les néo-Canadiens. Il leur permet de s’y identifier et de se projeter dans son avenir. Pour ce faire, le parti doit être en mesure de pouvoir parler et marcher en même temps.Tout d’abord, en ce qui a trait à la marche. Le parti conservateur d’aujourd’hui n’est pas diversifié. Ses membres élus s’apparentent davantage à un club de golf des années 1950: hommes, plus âgés et blancs. Seuls 7 des 119 conservateurs élus dans 119 circonscriptions sont noirs, autochtones ou une personne de couleur (BIPOC) – ou 6%. Cela représente une baisse par rapport aux 9% des élections précédentes. En revanche, le caucus libéral nouvellement élu est constitué à 30% de membres issus du BIPOC. Et malgré les expériences négatives d’anciennes députées libérales du BIPOC, comme Jody Wilson-Raybould et Celina Caesar-Chavannes, les libéraux peuvent encore légitimement prétendre représenter plus fidèlement la diversité de notre pays.Cela doit changer. Les clubs de golf qui ont survécu – et même prospéré – ont tous élargi leur effectif, attirant des femmes et des joueurs non blancs dans leurs rangs. Mais pourquoi un immigrant joindrait-il les rangs du Parti conservateur? Quel serait son attrait? C’est un cercle vicieux: à moins qu’il n’y ait quelque chose qui attire les nouveaux Canadiens, le parti restera celui des Canadiens «de souche» de Harper; à moins que les nouveaux Canadiens ne se voient dans le parti, ils seront moins susceptibles de s’y joindre.Ce quelque chose est la discussion. Si elle est bien faite, non seulement elle attirera de nouveaux Canadiens, mais elle revigorera également la base du parti. Elle créera un lien commun entre le nouveau et l’ancien, au lieu de souligner – ou même d’exploiter – la division.La clé est de concilier les valeurs conservatrices avec les solutions aux problèmes des gens. Pour les néo-Canadiens, les problèmes à résoudre sont ceux de personnes s’établissant dans un pays souvent très différent de celui qu’elles ont quitté. Trouver du travail, une maison, élever ses enfants et — comme tout enfant d’immigrants vous le dira, peut-être la chose la plus importante — permettre à ces enfants de faire mieux que leurs parents. L’éducation, les opportunités et l’avancement intergénérationnel sont le Saint Graal.Comment les valeurs du conservatisme et du Parti conservateur s’apparentent-elles à l’expérience des immigrants? La liberté est une valeur primordiale pour les conservateurs, et la capacité de réaliser ses rêves en dépend. Pour les immigrants qui viennent de pays manifestement non libres, comme la Chine ou l’Iran, la liberté peut être extrêmement attrayante. Les conservateurs doivent comprendre, cependant, que le fossé entre notre gouvernement et ceux de ces nations est si grand que même les libéraux sembleront offrir suffisamment de liberté pour le combler. Les conservateurs n’ont donc pas le monopole du terme.De plus, dans la bouche de certaines organisations, comme le Parti populaire du Canada, la liberté est devenue un synonyme de haine. La haine des campagnes de vaccination et la haine du gouvernement se sont fait passer pour des appels à la liberté lors des récentes élections. La montée du PPC est un problème pour les conservateurs, non seulement en termes de votes perdus, mais en termes de perversion de l’un des principes fondamentaux de la pensée conservatrice. C’est similaire à ce que Donald Trump a fait à la marque républicaine aux États-Unis.Le discours sur la liberté seul ne l’emportera donc pas. Entre en jeu alors le rôle de la société – oui, Lady Thatcher, il y a une société! – qui est aussi une pierre angulaire de la philosophie conservatrice. Pour les conservateurs, la société est constituée de «petits pelotons», les organisations souvent hyper-locales auxquelles les conservateurs consacrent leur énergie, que ce soit en faisant du bénévolat, en faisant des dons ou en s’y réunissant, et dont ils tirent force, communauté et soutien. Selon Burke, «aimer le petit peloton auquel nous appartenons dans la société est le premier principe… des affections publiques».Le peloton peut être un village, une ville, une église, une mosquée, un club Rotary, un club de garçons ou de filles ou une organisation de femmes immigrantes. Le premier peloton, cependant, est la famille. C’est pourquoi la réunification des familles, loin d’être une ponction sur les ressources, doit être adoptée par les conservateurs. Elle est cohérente avec l’idée que la famille est la base de la société et que des organisations existent pour renforcer ses liens. Les individus devraient être libres de faire des choix, mais être soutenus par la communauté dans la réalisation de ceux-ci.La clé pour garder confiance à la fois avec sa base et ses nouveaux électeurs est de souligner que pour les conservateurs, «communauté» n’est pas synonyme de «gouvernement». Les conservateurs ne croient pas au gouvernement obèse, mais au gouvernement nécessaire. La sphère d’action de l’État doit être limitée aux choses que les individus et la communauté ne peuvent pas réaliser par eux-mêmes, ou aux choses qui offrent la plus grande économie d’échelle au niveau gouvernemental. Les routes, les ponts, les frontières, les hôpitaux, les écoles, la sécurité publique – tous sont des domaines légitimes de l’État, afin de garantir que tous les citoyens ont accès à des infrastructures et des services adéquats.Cela ne signifie pas pour autant que l’État doive en avoir le monopole non plus. Lorsqu’O’Toole a été accusé de soutenir les soins de santé «à deux vitesses» au début de la campagne, cela s’est retourné contre lui, en partie parce que Twitter a dénoncé le Parti libéral pour avoir dépouillé ses paroles de leur contexte. Mais lorsqu’il a insisté sur la question lors de débats ultérieurs, O’Toole n’a pas défendu la position qu’il avait prise, à savoir qu’il était en faveur de davantage de soins de santé privés tout en maintenant le système public. Il a édulcoré son discours en soutenant «plus d’innovation» de la part des provinces et en répétant son affirmation selon laquelle il augmenterait les transferts au système public. Il a laissé passer une occasion de faire évoluer le Canada vers un système qui établit un meilleur équilibre entre le choix individuel et le soutien de l’État – un système qui existe dans tous les pays de l’OCDE, à l’exception des États-Unis.Ironiquement, équilibrer l’individualisme, le communautarisme et l’engagement de l’État est au cœur du conservatisme. Comme la pandémie nous l’a montré, nous ne sommes pas censés être des îles. Les restrictions aux libertés en temps de crise ne sont pas non plus un état de fait permanent ou anti-conservateur. Winston Churchill n’a pas imposé des rations de guerre en Grande-Bretagne parce qu’il était bolchevique. Il a mené une politique manifestement non conservatrice parce qu’elle était nécessaire pour aider à gagner la guerre. De même, une politique de vaccination obligatoire pour vos candidats est un moyen de gagner la guerre contre la COVID-19. Pourtant, O’Toole n’a pas pu se résoudre à prendre cette position, de peur de donner des votes au PPC ou d’offenser sa base dans l’ouest et les régions rurales du Canada, où il y a eu une plus grande opposition aux campagnes de vaccination.Ceci est une autre question que les conservateurs doivent régler. Le vote conservateur est fortement concentré dans les régions rurales et l’Ouest canadien. Malgré l’obtention de 33,7% du vote populaire national, supérieur au 32,6% obtenus par les libéraux, cela ne s’est pas reflété dans le nombre de sièges remportés par le parti. Cela produit deux résultats: premièrement, l’impression que les conservateurs sont le parti de l’aliénation rurale de l’ouest et, deuxièmement, une aliénation rurale de l’ouest.L’aliénation de l’ouest n’est rien de nouveau. Elle a augmenté et diminué au fil des décennies. Elle a éclaté dans les années 1970 en raison de la tristement célèbre politique énergétique nationale de Trudeau senior, qui a donné naissance à un autocollant de pare-chocs qui disait: «Laissez les bâtards de l’Est geler dans le noir». Elle a trouvé son foyer politique dans les années 1990 dans le Parti réformiste, dont le slogan était «L’Ouest veut entrer». Aujourd’hui, pour certains, ce slogan est «L’Ouest veut sortir», incarné par le parti Wexit et la «Free Alberta Strategy», qui «exempterait» l’Alberta de l’application des lois fédérales.Le centre et l’est du Canada peuvent se moquer de ces sentiments, mais ce n’est pas matière à rire. La terrible situation en Alberta aujourd’hui, avec son système de santé défaillant au nom de la «liberté», est le résultat direct de l’aliénation. Jason Kenney a agi comme il l’a fait, non pas parce qu’il pensait que c’était la chose à faire, mais parce qu’il croyait que son électorat le pensait. Cela a des ramifications importantes pour le Parti conservateur fédéral, comme il l’a vu au cours des derniers jours des dernières élections. Parce que les conservateurs tirent une partie importante de leur base de l’Alberta, ils sont identifiés à ces sentiments. Les électeurs du reste du pays ne voudront pas être associés aux conservateurs s’ils sont considérés comme étant le «parti coléreux de l’Ouest». Les nouveaux Canadiens non plus. Et le Québec non plus.Et on ne peut discuter de l’avenir des conservateurs sans parler du Québec, car son succès dans la Belle Province est intimement lié à son succès dans le reste du pays. Les électeurs québécois sont connus pour voter «en bloc» et pour voter pour le parti fédéral qui est susceptible de bien réussir en Ontario. Mais au lieu de jouer sur cette réalité, les conservateurs ont cherché à satisfaire directement les demandes du Québec, au moyen d’un «contrat» avec la province, exécuté dans les 100 premiers jours de son mandat. Le contrat prévoyait de donner au Québec les pleins pouvoirs en matière d’immigration — des pouvoirs dont il dispose à peu près déjà grâce à un protocole d’entente de longue date avec Ottawa. Mais même la bénédiction du premier ministre François Legault n’a pas suffi à faire remporter la victoire. Au lieu de cela, une question posée lors d’un débat des chefs et qui a décrié les projets de loi 21 et 96 du Québec comme étant des législations discriminatoires a enragé la classe politique de la province, a stimulé le vote du Bloc Québécois et a bouleversé la campagne des conservateurs.Autrement dit, promettre plus de pouvoirs au Québec n’a pas fonctionné; ce n’était pas 1984, O’Toole n’était pas Mulroney, et il n’y avait aucun sentiment «d’honneur et d’enthousiasme» au sujet des plans conservateurs. C’était du pur calcul électoral. Stratégiquement, les conservateurs auraient mieux fait de séduire les Québécois sur la base de leur force pancanadienne, en concentrant leurs efforts sur la ceinture 905 — eh oui, le vote des immigrants — et en y faisant bonne figure.Pour les conservateurs, gagner le soutien des néo-Canadiens est la clé pour débloquer la Grande Coalition. À moins que le parti ne trouve un moyen de relier l’Est et l’Ouest, le nouveau et l’ancien, le Canada rural et urbain, il ne formera pas le gouvernement. Il risque de devenir un parti de l’ouest au lieu du gouvernement national. Mais cet exercice ne consiste pas seulement à «sauver» le Parti conservateur, ou à trouver la «saveur du mois» en vue des prochaines élections. Il s’agit aussi de préserver la démocratie canadienne. Une démocratie a besoin d’alternatives viables, de vrais choix que les électeurs peuvent peser. Les conservateurs se doivent non seulement à eux-mêmes, mais à tous les Canadiens, d’en fournir un.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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