Remettre en service le comité Canada-Chine pour lutter contre Pékin

Les conservateurs devraient-ils relancer le comité spécial sur les relations Canada-Chine? Le comité a été créé en 2019 pour examiner un certain nombre de questions, notamment le licenciement de deux scientifiques chinois dans un laboratoire de virologie de Winnipeg, la décision imminente du Canada quant à savoir si Huawei peut contribuer à son réseau 5G, l’incapacité de la Chine à rapatrier les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, ses génocide du peuple ouïghour, ainsi que la prétendue ingérence chinoise dans les affaires canadiennes.Paradoxalement, cette ingérence, en particulier lors des élections de 2021, et son impact sur la bonne santé politique des conservateurs, étaient probablement la raison pour laquelle les conservateurs ont choisi de laisser le mandat du comité prendre fin juste avant les vacances. Des candidats conservateurs défaits, dont Kenny Chiu, ont parlé de campagnes sur les sites de médias sociaux chinois populaires comme WeChat, qui avaient répandu de la désinformation et, dans le cas de Chiu et de deux autres titulaires conservateurs Bob Saroya et Alice Wong, leur ont probablement coûté leurs sièges. Selon l’ancien diplomate Charles Burton, dans le cas de Chiu, «Cela s’est propagé comme un cancer au cours de sa campagne... Il a vu sa campagne se désintégrer au cours des deux dernières semaines.»Cette semaine, cependant, cinq députés conservateurs demandent la remise en service du comité. L’un d’entre eux, l’ancien vice-président du comité, Garnett Genuis, a déclaré au Globe and Mail que «la conciliation est une stratégie politique aussi mauvaise que le fait qu’elle soit une politique nationale». En réponse, le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Michael Chong, a déclaré qu’il y avait eu un malentendu et que «nous allions toujours relancer le comité spécial sur les relations Canada-Chine – la question était de savoir quand».Si les événements de cette semaine sont une indication, ce «quand» devrait être «maintenant». Premièrement, la Chine a émis une allégation ridicule selon laquelle le Canada aurait exporté de l’Omicron vers ses côtes par l’entremise d’un courrier postal. La seule chose plus absurde a été la réponse mielleuse du ministre de la Santé Jean-Yves Duclos, qui a déclaré que bien qu’il ait ses propres théories, il s’en remettrait aux experts de la santé. «Je pense que c’est quelque chose non seulement de nouveau, mais aussi d’intrigant et certainement pas en accord avec ce que nous avons fait à la fois au niveau international et national», a-t-il déclaré.Plus grave, cependant, est un rapport publié mardi par le Citizen Lab de la Munk School of Global Affairs and Public Policy de Toronto, qui a découvert que l’application MY2022 que la Chine impose à tous les participants des prochains Jeux olympiques de Pékin – y compris les athlètes canadiens – pourrait dans les faits faire bien plus que simplement aider à surveiller les données de santé. Le rapport a révélé que MY2022 pourrait compromettre les données personnelles, permettre aux pirates de transmettre les données à des sites malveillants et faciliter l’écoute électronique.Citizen Lab a également découvert que l’application contenait un fichier intitulé illegalwords.txt, qui contient 2 442 mots-clés considérés comme largement politiquement sensibles en Chine, dont «CCP evil» et «le Saint Coran», ainsi que des expressions chinoises se traduisant par «Les Juifs sont des cochons» et «Les Chinois sont tous des chiens». Une telle liste pourrait potentiellement être utilisée pour censurer les communications contenant les termes, si l’application était activée pour le faire.Enfin, un autre rapport a été publié par le groupe de défense des droits espagnol Safeguard Defenders sur l’utilisation par la Chine de ses programmes de «rapatriement», Sky Net et Operation Fox Hunt. Les deux programmes sont censés être des efforts «anti-corruption» ciblant des représentants corrompus du Parti communiste qui ont fui le pays. Au cours des sept dernières années, ils ont attrapé 10 000 «criminels» de 120 pays, dont le Canada, les États-Unis et l’Australie, mais selon le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité, David Vigneault, ces campagnes ciblent également les dissidents qui sont critiquent envers Pékin. Les tactiques incluent l’enlèvement et la coercition des membres de la famille pour faire pression sur les expatriés pour qu’ils reviennent.Sur la base de ces récents développements, le travail du comité Canada-Chine semble plus important que jamais. Les conservateurs doivent se tenir debout et le remettre en service. Comme l’ont récemment écrit le chercheur Sze-Fung Lee et le professeur Benjamin Fung dans un article bien argumenté du magazine Policy Options, «Prendre position contre une décision du Parti communiste chinois ne rend pas les conservateurs ou le Canada anti-Chine.» En effet. Cela fait d’eux – et de leurs collègues députés – des gardiens responsables de la démocratie, de la vie privée et des droits de la personne.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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