Les manifestants pro-palestiniens ignorent l’histoire – et leurs causes en paient le prix

À l’heure actuelle, le monde a eu droit à d’innombrables manifestations en faveur de l’autodétermination palestinienne, dont la plupart blanchissent commodément les atrocités commises le 7 octobre par le Hamas en les présentant comme une «résistance» justifiable contre Israël. La dernière en date était une manifestation organisée jeudi par des étudiants à Toronto.Cela fait écho à une autre grève, il y a quelques années, au cours de laquelle des étudiants du secondaire de Toronto avaient été photographiés tenant une affiche sur laquelle on pouvait lire: «Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre». En tant que parent, c’est celle-là qui m’a le plus troublé.Ces jeunes comprennent-ils ce que signifie ce slogan? Savent-ils seulement avec qui ils sont «alliés» en scandant ces mots? Je ne crois pas. Les enfants savent ce qu’ils apprennent sur TikTok et Instagram, où la désinformation est endémique et où l’histoire, récente et ancienne, est simplement ignorée. Et ils ne sont pas les seuls à l’ignorer.Comment se fait-il que les féministes puissent applaudir une «résistance» qui violait si gravement des femmes, qu’elles étaient retrouvées le bassin fracassé, et qui faisait défiler dans les rues des jeunes femmes à moitié nues et mortes? Peut-être parce qu’elles ignorent commodément que la violence contre les femmes est également endémique à Gaza: en 2019, le Bureau palestinien des statistiques a rapporté que 41% des femmes y avaient subi des violences domestiques.Comment les groupes LGBTQ+ peuvent-ils scander et militer pour une «Palestine libre» alors qu’au début du mois, un Palestinien gai a été décapité à Hébron, la tête et le torse jetés près de la maison de sa famille, pour le simple «crime» d’être LGBTQ+? Comment peuvent-ils soutenir une organisation comme le Hamas, qui a tué l’un de ses propres commandants en 2016 après l’avoir accusé d’avoir eu des relations sexuelles homosexuelles?Comment une organisation comme Black Lives Matter (BLM) peut-elle publier sur son compte Twitter l’image d’un terroriste en parapente accompagnée de la légende: «Je suis aux côtés de la Palestine»? (BLM l’a ensuite retirée, mais a déclaré: «Nous devons nous tenir sans hésiter du côté des opprimés.»)Comment se fait-il que BLM ferme les yeux sur le trafic d’esclaves noirs du Hamas au début des années 2010 pour financer ses opérations terroristes? Pourquoi ne mentionnent-ils pas que jusqu’à 800 000 Africains ont été victimes de trafic vers le Moyen-Orient à la fin du XIXe et au début du XXe siècle – et que l’esclavage est resté légal dans une grande partie du Moyen-Orient jusque dans les années 1960?Pourquoi? Parce que reconnaître l’un de ces faits reviendrait à nier le narratif de gauche qui lie ces «alliés» entre eux: l’oppression est uniquement du ressort des colonisateurs occidentaux blancs, hétérosexuels, et de tout groupe «adjacent à l’ouest», comme les Juifs. Cela ébranlerait également leur conviction selon laquelle tous les moyens, y compris la terreur, sont justifiés pour y résister.Ce à quoi nous assistons est une intersectionnalité devenue complètement détraquée. C’est aussi une histoire vieille de plus de 200 ans, encore une fois enfouie dans la nuit des temps.Reportons-nous en 1789, durant la Révolution française. Les Jacobins et leurs alliés se révoltèrent contre la classe dirigeante française, y compris la noblesse, le clergé et tous ceux qui sentaient le privilège, au nom des paysans affamés, misérables et opprimés.Mais ils ne se sont pas simplement révoltés. Ils ont déclenché un véritable règne de terreur, déclarant officiellement à l’Assemblée nationale française que «la terreur est à l’ordre du jour».Selon les mots de leur chef, Maximilien Robespierre: «la terreur n'est rien d'autre qu'une justice rapide, sévère et inflexible; c'est donc une émanation de vertu; c'est moins un principe en soi qu'une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux besoins les plus pressants de la patrie.»Au cours des cinq années qui suivent, l’équipe terroriste française a donné du fil à retordre au Hamas. Ils ont procédé à des exécutions publiques par guillotine, inondant les rues de sang. Ils ont massacré des villes entières. Quand ils manquaient de guillotines, ils utilisaient des canons.Dans la pire région, la Vendée, ils ont massacré des milliers de personnes, dont des femmes et des enfants. Ils ont organisé des noyades massives dans la Loire, où les victimes qui parvenaient à se libérer les mains de leurs chaînes, se faisaient couper les bras par des troupes en bateau qui patrouillaient la rivière. Cet événement a même été immortalisé par l'artiste Pierre-Gabriel Berthaul comme l'un des «grands moments» de la Révolution.À la fin du règne de la Terreur, en juillet 1794, 17 000 personnes avaient été officiellement exécutées et jusqu’à 10 000 étaient mortes en prison ou sans procès.Depuis lors, la gauche a copié ce modèle de manière cohérente. Les bolcheviks ont déployé la Terreur rouge en Russie entre 1918 et 1922; Staline a présidé au génocide d’environ sept millions de personnes dans les années 30 et 40; Le gouvernement de Mao Zedong a envoyé entre 500 000 et deux millions de Chinois à la mort pendant la Révolution culturelle de 1966 à 1976. Tout cela justifié au nom du renversement des «oppresseurs» pour libérer les opprimés.Les «alliés» d’aujourd’hui ignorent tout de cette histoire. Pour eux, la fin justifie les moyens – même si ces moyens contredisent tous les principes de justice sociale qu’ils prétendent épouser.L’ironie, bien entendu, est que le but qu’ils recherchent ne serait pas le paradis qu’ils envisagent. Ce ne serait pas un État où la vie des femmes, des LGBTQ+ et des Noirs serait respectée. Ce ne serait pas une question d’égalité et de droits de l’homme.Un État palestinien sous le Hamas ne serait pas différent de tout autre régime théocratique ou idéologique meurtrier, où le gouvernement utilise la terreur et l’oppression pour maintenir le peuple dans les rangs. Et il y a fort à parier que les enfants ne seraient pas autorisés à manquer l’école et à manifester dans la rue.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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Canada's multicultural utopia now a balkanized grievance factory

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Pro-Palestinian protesters ignore history — and their own causes pay the price