Les libéraux sèment la peur pour écraser les conservateurs lors d'une élection partielle, tandis que le vote du NPD s'effondre

Au final, ce n'était même pas serré.L'ancien ministre libéral des Finances de l'Ontario, Charles Sousa, a remporté la victoire lors de l'élection partielle de Mississauga-Lakeshore lundi soir, battant son rival conservateur Ron Chhinzer de 51% contre 37%. Mais avant que les libéraux ne commencent à jubiler et que les conservateurs ne se disent que les élections partielles n'ont pas d'importance, examinons ce qui s'est réellement passé dans cette campagne – et ce que les résultats laissent présager pour l'avenir.Qu'est-il arrivé? Trois choses expliquent la victoire libérale: le nom et l'expérience de Sousa se sont avéré de puissants atouts. Le vote du NPD s'est effondré et est passé aux mains des libéraux. Et de nombreux conservateurs modérés sont restés chez eux.Tout d'abord, Sousa. L'ancien ministre du Cabinet avait une longue feuille de route dans la circonscription. Il l'avait représenté trois fois, de 2007 à 2018. Il a siégé au Cabinet pendant huit de ces années, dont cinq en tant que ministre des Finances. Bien qu'il ait perdu son siège lorsque l'Ontario a rejeté Kathleen Wynne en faveur du progressiste-conservateur Doug Ford, il semble que les électeurs lui aient pardonné les transgressions de Wynne.Chhinzer, un officier de police de la région de Peel et défenseur de la communauté, a mené une campagne solide, «faisant du porte-à-porte dès le moment où il a été nommé», selon une source de la campagne. Le parti ne manque pas de bénévoles et remporte même la «guerre des affiches». La candidate du NPD, Julie Kole, membre du personnel de la circonscription locale, a également fait campagne avec acharnement, mais malgré ses racines dans la circonscription, elle n'a pas eu de succès. Elle a même fait moins bien que la précédente candidate du NPD aux élections de 2021, qui ne vivait même pas dans la circonscription.Et ce vote du NPD a été le deuxième facteur important ici. Dans ce cas-ci, les chiffres racontent l'histoire. Aux dernières élections fédérales, les conservateurs ont obtenu 39% des voix, les libéraux 45%. Le NPD a obtenu 10%, le Parti populaire du Canada, 4%, et les Verts, 2%. Le Parti Rhinocéros a recueilli pour sa part 94 voix, ou deux dixièmes de pour cent.Dans l’élection d’hier, les conservateurs sont tombés à 37%, les libéraux ont grimpé à 51%. Les Verts sont passés à 3%. Et les Rhinos se sont rendus à 3%, si vous comptez tout l’ensemble de leurs 24 indépendants comme un vote de protestation combiné.Mais le NPD s'est effondré à 5%.Le vote du NPD a probablement favorisé le total des libéraux. Les électeurs du centre gauche ont eu peur d'une éventuelle victoire des conservateurs et ont changé d'allégeance. Et dans une sorte de remake des élections générales de 2021, les libéraux ont coincé à la fois le NPD et les conservateurs sur la question des armes à feu durant les dernières semaines de campagne.Ce qui nous amène au rôle des conservateurs dans leur propre défaite. J'ai parlé à plusieurs sources au sein de la campagne. Si le parti ne manquait pas de bénévoles, plusieurs venaient de l'extérieur de la circonscription. Chhinzer en a attiré un certain nombre de la région de Peel, mais ils sont venus, selon l’expression d'un bénévole, «de partout» – et ont parfois envoyé le mauvais message. Comme l'a mentionné un employé de campagne conservateur, «un bénévole portant un chandail arborant une photo d'un AR-15 avec la légende "J'aime les armes à feu" ne va pas nécessairement bien dans une circonscription urbaine-suburbaine comme Mississauga Lakeshore.»Non, effectivement. Mais cela pourrait attirer un groupe démographique différent, plus à droite. Fait intéressant, le Parti populaire a vu son vote s'effondrer lors de cette élection partielle, passant de 4% en 2021 à 1%. Cela aurait dû stimuler les conservateurs, mais le vote global des conservateurs est passé de 39 à 37%.Pourquoi? Parce que le message du parti a dissuadé les électeurs plus centristes et «conservateurs progressistes». Cela est confirmé par les bureaux de vote situés dans les parties les plus aisées de la circonscription, traditionnellement conservatrices, où le taux de participation a été de seulement 15%, selon ceux qui ont participé à la campagne. Ces électeurs n'ont pas changé d'équipe, ils sont simplement restés à la maison.Un autre conservateur qui est resté à la maison était le chef Pierre Poilievre. Bien qu'il ait assisté à certains événements communautaires dans la circonscription, il n'est pas descendu dans la rue avec son candidat. Selon une source à qui j'ai parlé, le parti a vu très tôt un sondage qui allait dans le mauvais sens et a décidé de le garder à Ottawa, ce qui n’a pas plu à la campagne locale.Que peuvent apprendre les trois partis en vue des prochaines élections? Pour les libéraux: trouvez un candidat vedette et semez la peur. Pour le NPD: combattez le facteur peur du mieux que vous pouvez (bonne chance avec ça!). Pour les conservateurs: allez-y mollo avec la politique de la colère qui décourage les électeurs centristes. Sans ces électeurs, vous ne gagnerez jamais des circonscriptions comme Mississauga-Lakeshore. Et sans ces circonscriptions, vous ne formerez jamais de gouvernement.Beaucoup de matière à réfléchir pour 2023.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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