Le député Michael Chong symbolise à quel point Trudeau se soucie peu de protéger les Canadiens contre l'ingérence chinoise
En ce qui concerne l’ingérence du Parti communiste chinois (PCC) dans les affaires canadiennes, le premier ministre Justin Trudeau est à court de pistes. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait de nouvelles révélations sur la sécurité nationale du Canada et à quel point elle a été compromise sous sa direction.Cette semaine, le député conservateur Michael Chong a appris d’un article du Globe and Mail que les membres de sa famille à Hong Kong étaient ciblés par le PCC, «pour faire un exemple» du député qui a critiqué les violations des droits de l’homme en Chine. Pire encore, le gouvernement canadien ne l’a pas informé, même si le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a produit un rapport détaillant ces faits il y a deux ans.Pour reprendre les mots de l’ancien député conservateur Kenny Chiu: «WTF, pourquoi?» Pourquoi Chong n’a-t-il pas été informé? Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas agi pour protéger sa famille? Et pourquoi le diplomate qui a orchestré l’intimidation, Zhao Wei, travaille-t-il toujours au Canada?Lorsque le chef conservateur Pierre Poilievre a soulevé ces questions à la Chambre des communes, Trudeau a donné cette non-réponse: «Il est absolument inacceptable qu’un Canadien soit l’objet d’intimidation par une puissance étrangère, en particulier de menaces contre la famille et contre les familles des députés. C’est pourquoi, lorsque les rapports sont sortis ce matin, j’ai immédiatement demandé aux responsables de donner suite à ces rapports et d’aller au fond des choses.»Mais le fond du dossier de la sécurité nationale tombe depuis des années – et avec lui, la crédibilité du premier ministre sur cette question. Lundi, La Presse canadienne a rapporté que de prétendus postes de police secrets chinois sont toujours en activité au Québec, contredisant la déclaration du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendocino, la semaine dernière, selon laquelle ils avaient été fermés.Pendant ce temps, la formation d’un registre fédéral d’influence étrangère, qui pourrait endiguer la vague d’ingérence et que les conservateurs réclament depuis des années, est toujours à la phase des consultations, permettant aux politiciens pro-Pékin comme le sénateur Yuen Pau Woo d’attiser l’opposition sous des motifs fondés sur la race.Mais la question est pourquoi? Les pièces commencent à s’assembler comme les tuiles d’une mosaïque, et l’image qu’elles brossent est celle d’un chef ou bien naïf ou bien qui pourrait avoir quelque chose à cacher.Trudeau ne serait pas le seul premier ministre dans une telle situation. Selon l’ancien agent du SCRS Michel Juneau-Katsuya, témoignant devant un comité de la Chambre, «tous les gouvernements fédéraux, de M. Mulroney à M. Trudeau aujourd’hui, ont été compromis par des agents de la Chine communiste». Il a déclaré que les gouvernements canadiens successifs ont ignoré les avertissements du SCRS concernant l’ingérence électorale.Juneau-Katsuya devrait savoir. Il est l’auteur d’une ébauche du rapport Sidewinder du SCRS en 1997, qui détaille comment des politiques comme le Programme canadien d’immigration des investisseurs ont aidé à attirer de l’argent et de l’influence chinois, infiltrant nos entreprises et notre classe politique.À l’époque, l’expansion du commerce avec la Chine figurait en bonne place sur l’agenda occidental: les entreprises convoitaient l’accès à un marché lucratif, tandis que les idéologues pensaient qu’un commerce accru et une exposition au capitalisme démocratiseraient l’Empire du Milieu.Comme nous le savons maintenant, ils avaient tort sur les deux points. La Chine a utilisé cet accès pour voler la technologie occidentale, vider la base manufacturière de l’Amérique du Nord et acheter la faveur des pays en développement avec son nouvel argent. En même temps, la Chine est devenue de plus en plus autoritaire, écrasant la dissidence chez elle et intimidant la diaspora chinoise à l’étranger.Trudeau a parlé un peu plus sévèrement de la Chine ces derniers temps, du moins sur le front international. La semaine dernière, il a défendu la valeur des minéraux essentiels du Canada, déclarant à un auditoire du Council on Foreign Relations à New York que «le lithium produit au Canada va coûter plus cher parce que nous n’utilisons pas de main-d’œuvre constituée d’esclaves».Mais chez nous, sa proposition d’éliminer le travail forcé des chaînes d’approvisionnement canadiennes, le projet de loi S-221, a été critiquée par le Uyghur Rights Advocacy Project comme une «législation faible».Le premier ministre ne peut pas gagner sur les deux tableaux. Soit il défend les droits de la personne, la démocratie et les citoyens canadiens, soit il ne le fait pas. Il doit établir un registre d’influence étrangère dès que possible avant qu’une autre élection ne se tienne. Et il doit donner à Chong – et à tous les Canadiens – une vraie réponse sur la façon dont il entend les protéger, ainsi que notre pays, dans les jours et les années à venir.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post