La pression visant à #annuler la fête du Canada ne tient pas compte du fait que notre nation imparfaite mérite d’être célébrée

La découverte des restes de 215 enfants, enterrés dans des tombes anonymes au pensionnat de Kamloops, a profondément choqué la population canadienne. Des statues de John A. Macdonald et d’Egerton Ryerson, architectes du système des pensionnats, ont été retirées par décret et par la force. Les demandes d’excuses de la part de l’Église catholique se font de plus en plus pressantes. Et le hashtag #cancelCanadaDay est maintenant populaire sur les réseaux sociaux.Bien que la douleur qui se cache derrière ces réponses soit indéniable et que les actes terribles qui les ont inspirées soient inexcusables, annuler la journée qui reconnaît la création du Canada serait une erreur. L’annulation n’engendre pas la réconciliation. Elle sème la colère, pas l’expiation. Elle enfonce dans la clandestinité les sentiments mêmes de division qu’elle cherche à détruire, au lieu de les exposer au grand jour, de les extirper et d’aller de l’avant.Elle efface également le fondement même sur lequel la réconciliation peut être construite. Notre pays est confronté à une période de jugement longuement attendue, une période visant à reconnaître ses échecs et le travail qu’il reste à faire. Pour être à la hauteur de cette occasion, à la fois en tant qu’État et en tant que citoyens, c’est d’une fondation dont nous avons besoin, pas d’un vide. Nous pouvons tirer notre force de nos réalisations et des valeurs qui les ont inspirées, valeurs qui sont commémorées le jour de la fête du Canada.Car, contrairement à la façon dont ses détracteurs la dépeignent, l’histoire du Canada n’est pas une longue marche d’oppression. Le Canada s’est battu courageusement contre la tyrannie. Les troupes canadiennes, y compris les troupes autochtones, ont donné leur vie non pas dans une, mais dans deux guerres mondiales. Les Canadiens ont combattu le régime de l’Allemagne nazie, qui a commis le pire génocide de notre époque, au cours duquel six millions de Juifs ont été massacrés. C’est le premier ministre canadien Brian Mulroney qui a pris l’initiative d’affronter le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud dans les années 1980, alors que les autres dirigeants mondiaux étaient réticents. Dans les années 2000, les troupes canadiennes ont combattu en Afghanistan contre les talibans, qui ont persécuté et assassiné des femmes et des filles pour le simple fait qu’elles fréquentaient l’école.Pendant plus de deux siècles, le Canada a également accueilli sur ses rives les asservis et les opprimés. Des migrants irlandais affamés durant la Grande Famine aux Doukhobors fuyant les persécutions religieuses, en passant par les réfugiés des conflits au Vietnam, au Rwanda et en Syrie, le Canada a accueilli des millions de personnes à la recherche d’une vie meilleure. Des millions d’autres cherchent à faire leur vie ici. La raison est fort simple : le Canada est un pays qui défend la liberté, l’égalité et les opportunités. Ces valeurs sont inscrites dans notre charte et dans le meilleur qu’a à offrir notre histoire.Ce sont des réalisations à célébrer. Elles nous incitent également à faire mieux et à travailler plus fort, jusqu’à ce qu’elles profitent à tous ceux et celles qui vivent au Canada. Elles rappellent la nécessité de garder notre maison propre – et non pas, comme certains le souhaiteraient, de la brûler. Comme l’annulation, le rejet du Canada en tant qu’État illégitime n’est pas une voie vers la réconciliation. Il est impossible d’avoir une conversation de nation à nation à moins que tous les acteurs n’acceptent la légitimité des voix de chacun.Cette conversation a déjà eu lieu à d’autres niveaux, notamment entre le Québec et le Canada. Le parcours du Québec au sein de la fédération a également été difficile. Pendant des siècles, de nombreux Québécois francophones ont été indignés par un système colonial qu’ils ont refusé d’accepter. L’affrontement a mené à la violence, à l’imposition de la loi martiale, à l’élection d’un gouvernement séparatiste, à la tenue de deux référendums sur la souveraineté et à des décennies d’âpres débats sur les lois linguistiques et les droits de la minorité anglophone de la province. Finalement, le Québec n’a pas rejeté le Canada, mais l’a transformé – étant entendu qu’il y a plus de force à se serrer les coudes qu’à s’entre-déchirer.Ce 1er juillet, nous sommes tous libres d’observer la fête du Canada, ou non, de la manière que nous voulons. Cela peut être un jour de fête, d’espoir, de remerciement, de famille. Cela peut être un moment de réflexion, de souvenirs, de chagrin. Cela peut être un vœu visant à prendre le meilleur du passé pour aller de l’avant vers l’avenir. Cela peut être un jour de réconciliation. Mais une chose que cela ne devrait pas être, c’est d’être annulé.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

Previous
Previous

L'influence de la Chine se répand!

Next
Next

The push to #cancelCanadaDay misunderstands that our flawed nation is still worth celebrating