Déconnectés de la réalité, les libéraux ne parviennent pas à protéger la démocratie canadienne de la Chine

Cette semaine n'a pas été bonne pour les libéraux fédéraux. De la finance à la politique étrangère, des personnalités-clés sont tombées tout droit dans les pièges tendus par l'opposition: élitisme, intérêt personnel et mépris de la démocratie. On peut presque entendre les conservateurs crier «passez le pop-corn!» alors qu'ils s'assoient bien confortablement pour regarder le drame se dérouler.Tout d'abord, dimanche, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a expliqué à Mercedes Stephenson de Global News comment elle avait récemment examiné sa facture VISA pour y trouver des dépenses inutiles. Au grand dam de sa famille, elle a mis la hache dans leur abonnement Disney +, économisant ainsi 13,99 $ par mois. Au grand dam de son parti, elle a présenté cela comme un exemple de façons dont les familles et les gouvernements peuvent se serrer la ceinture en période d'inflation galopante.«J'ai dit aux enfants: "Vous êtes plus vieux maintenant. Vous ne regardez plus Disney. Coupons cet abonnement Disney +. Alors, on le coupe." C'est seulement 13,99 $ par mois que nous économisons, mais chaque petit geste compte... Je crois que je dois adopter exactement la même approche avec les finances du gouvernement fédéral parce que c'est l'argent des Canadiens.»Ce clip est immédiatement devenu viral sur les médias sociaux, les usagers reprochant à Freeland d'être complètement déconnectée des priorités des Canadiens moyens, qui sont de plus en plus obligés de choisir entre la nourriture et le logement, et non la nourriture et le cinéma Marvel sur demande. «De nombreux Canadiens réduisent leurs besoins de base et n'ont pas besoin d'une leçon de la ministre des Finances sur la façon d'étirer un dollar», a fait remarquer le porte-parole conservateur en matière de finances, le député Jasraj Singh Hallan.Freeland est depuis revenue sur ses propos, reconnaissant que «ce ne sont pas des gens comme moi, des gens qui ont ma très bonne fortune, qui en arrachent le plus au Canada». Mais cela ne fera sans doute pas grand-chose pour empêcher le clip de refaire surface dans les publicités politiques lors de l'élection partielle de Mississauga Lakeshore, récemment convoquée pour le 11 décembre, qui sera le premier test électoral auquel le gouvernement est confronté depuis qu'il a formé un gouvernement minoritaire en 2021.Cependant, l'échec du premier ministre à protéger la démocratie canadienne de l'ingérence étrangère est encore bien plus grave que le cas de pieds-dans-les-plats de Freeland. Un rapport du journaliste d'enquête de Global News, Sam Cooper, a révélé que Trudeau avait été informé en janvier d'une «importante campagne d'ingérence étrangère» qui aurait impliqué des paiements par des intermédiaires du Parti communiste chinois (PCC) à onze candidats affiliés au PCC, plaçant des agents dans les bureaux des députés pour influencer les politiques et organiser des campagnes agressives pour punir les politiciens canadiens que la République populaire de Chine (RPC) considère comme des menaces à ses intérêts.La réponse du premier ministre? «Malheureusement, nous voyons des pays, des acteurs étatiques du monde entier, que ce soit la Chine ou d'autres, continuer à jouer à des jeux agressifs avec nos institutions, avec nos démocraties.»Des «jeux agressifs?!» Parlons plutôt de «guerre»! Le 6 octobre dernier, le chef d'état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, a déclaré au comité permanent de la sécurité nationale de la Chambre des communes: «La Russie et la Chine ne se préoccupent pas seulement de la survie de leur régime, mais de l'expansion de leur régime. Elles se considèrent en guerre contre l'Occident… Elles s'efforcent de détruire la cohésion sociale des démocraties libérales et la crédibilité de nos propres institutions pour que notre modèle de gouvernement soit considéré comme un échec.»Peut-être que les libéraux comprennent enfin le message. La semaine dernière, le ministre de l'Innovation, François-Philippe Champagne, a ordonné à trois entreprises chinoises de se départir de leurs participations dans des sociétés canadiennes de minéraux critiques, essentielles à la production de la technologie sur laquelle repose notre société. Et dans une récente allocution à la Brookings Institution, Freeland a défendu la doctrine du «friend-shoring» par laquelle les démocraties commercent entre elles et soutiennent mutuellement leurs intérêts géopolitiques.Mais cette information aurait dû être prise en compte beaucoup plus tôt. Lors des élections canadiennes de 2021, des plateformes de médias sociaux en langue chinoise ont répandu des mensonges salissant les candidats conservateurs, suggérant que le parti prévoyait d'interdire le populaire WeChat. Des sites Web ont été mis en ligne attaquant Kenny Chiu, Alice Wong et Bob Saroya, trois députés conservateurs dans des circonscriptions à forte concentration d'électeurs sino-canadiens. Les trois ont perdu leur siège au profit des libéraux.Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas dénoncé l'ingérence de la Chine avant? Est-ce parce que cela servait les intérêts politiques des libéraux? Ce gouvernement n'est pas seulement déconnecté, mais hors du temps. Et les Canadiens méritent une explication.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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China's people need the most protection from the Chinese Communist Party

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Out-of-touch Liberals failing to protect Canadian democracy from China