Cibler les camps de sans-abris en s’attaquant à la toxicomanie

C'est la saison du camping au Canada, mais pas au sens habituel. De Penticton à l'Île-du-Prince-Édouard, les paysages urbains sont parsemés de camps de tentes. Le nombre de campements de sans-abris a «visiblement augmenté» selon la Commission canadienne des droits de la personne. Selon Statistique Canada, chaque nuit, de 25 000 à 35 000 personnes peuvent être sans abri et plus de 235 000 personnes sont sans abri au cours d'une année donnée. Selon un rapport du Bureau du défenseur fédéral du logement, au moins un campement a été installé dans la majorité des 25 plus grandes municipalités du Canada depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars 2020.Les municipalités ont adopté des approches variées face à cette situation. En avril 2023, la Ville de Vancouver a retiré des centaines de tentes de la rue East Hastings – pour la dixième fois en autant d'années. Montréal nettoie régulièrement les campements; la mairesse Valérie Plante affirme qu'ils ne seront pas tolérés, tout en réclamant une augmentation des dépenses provinciales pour le logement social. À Charlottetown, les autorités municipales ont formé une «équipe d'intervention» pour «répondre» aux campements; l'un d’eux a été démantelé en janvier suite à un incendie.À Toronto, en revanche, les tentes de l’Allan Gardens Park au centre-ville n'ont pas été détruites. Le campement s'étend maintenant sur tout le parc et comprend un tipi géant et des toilettes portables financées par la ville. Les occupants des tentes ont installé des barbecues, des réchauds portables, des cordes à linge et toutes sortes d'équipements. Il y a des ordures éparpillées partout. À part les occupants des tentes, personne d'autre ne peut utiliser l'espace.Oui, certaines personnes n'ont nulle part où aller. Mais cela ne signifie pas qu'elles ont plus de droits que leurs concitoyens à utiliser les espaces publics, ou qu'elles devraient être autorisées à les rendre plus dangereux pour les autres. Au lieu de tolérer ou d'autoriser les campements, les gouvernements doivent faire savoir que nous, en tant que société, n'acceptons pas qu'ils constituent une solution acceptable à l’itinérance – et que nous nous attaquerons aux causes profondes du problème, qui comprennent une pénurie de logements sociaux, une offre insuffisante dans les refuges, une augmentation des maladies mentales et de la toxicomanie.Tous ces éléments sont complexes, mais je vais me concentrer sur le dernier, car c'est celui qui est le plus souvent associé au crime et au désordre qui accompagnent les campements. Ces camps deviennent des pôles d'attraction pour les trafiquants de drogue; les toxicomanes commettent des crimes pour nourrir leurs habitudes; et cela affecte à son tour tout le quartier. Les villes ne peuvent résoudre seules ce problème. Les paliers supérieurs de gouvernement doivent élaborer de meilleures politiques – et il y existe un bon point de départ.En matière de drogue, le Canada serait avisé de suivre l’exemple du Portugal. En 2000, ce pays a notoirement décriminalisé la possession de toutes les drogues, du cannabis à l'héroïne. Mais ce que la plupart des gens ne savent pas, c'est que l'utilisation est toujours illégale. Si vous êtes surpris en train de consommer de la drogue, vous obtenez une contravention et devez comparaître devant la «commission de dissuasion». Sur place, vous aurez la possibilité de rencontrer des travailleurs sociaux, des psychologues et d'autres professionnels pour vous aider à vous prendre en main. Pas de drogue gratuite, pas d'échange de seringues, pas de nuitée dans la rue où vous vous piquez. Quant aux trafiquants, ils sont toujours traités par le système de justice pénale.Aujourd'hui, les taux de consommation de substances au Portugal par les personnes âgées de 15 à 34 ans sont parmi les plus bas au monde. Les surdoses sont rares et les cas de transmission du VIH parmi les toxicomanes sont passés de 518 cas en 2000 à seulement 13 en 2019. Les coûts sociaux, y compris les coûts reliés à la criminalité, ont également diminué. Les résultats sont si prometteurs que l'Alberta étudie actuellement le modèle dans l'espoir de le mettre également en œuvre.Cela ne veut pas dire que le Portugal n'a pas de sans-abris. L'augmentation du coût de la vie a provoqué une augmentation du nombre de sans-abris au cours des dernières années, et le président du pays s'est engagé à lutter contre le problème. Mais les camps de sans-abris du Portugal ne sont pas alimentés par la drogue comme ils l'étaient avant la dépénalisation; ils sont le produit de la migration et des déplacements de travailleurs à bas salaires qui ne peuvent pas se permettre les hausses de loyers.Le Canada a besoin d'une politique humaine sur l'itinérance qui tienne compte des droits et du bien-être de chacun, qu'il ou elle ait un logement ou non. Les campements ne sont pas la solution. Mais permettre aux gens de se prendre en main et de s'offrir un toit au-dessus de leur tête est un bon point de départ.Lire la version originale anglaise de ce texte sur le site du National Post

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